APPEL À CANDIDATURE 2025-2026
L’architecture à petits pas
L’ENSACF et Pixel[13] renouvellent pour la 9e édition un appel à candidature à destination d’architectes ou paysagistes pour une résidence de sensibilisation à l’architecture, la ville, le paysage auprès du jeune public. La résidence repose sur la pleine disponibilité des résidents pendant 5 semaines in-situ.
Les résidents auront pour mission de concevoir, fabriquer et mettre en œuvre un dispositif de sensibilisation auprès du jeune public. L’appel à candidature s’adresse à des architectes, paysagistes qui ont cette volonté de transmettre leur regard, leur sensibilité, leur créativité, leurs connaissances et savoir-faire à un public spécifique.
Le calendrier
Lancement de l’appel à candidature : lundi 20 octobre 2025
Retour des dossiers : vendredi 28 novembre 2025 à minuit par email aux adresses suivantes : residences@pixel13.org et à ensacf@clermont-fd.archi.fr
Jury de sélection : semaine du 08 décembre 2025
Repérages : jeudi 18 et vendredi 19 décembre 2025
Résidence : du lundi 19 janvier au vendredi 20 février 2026
Valorisation : sera définie conjointement avec les parties prenantes
Télécharger l’appel à candidature ICI
Baptiste Cayrel, Oskar Rischewski, collectif Supercali
Marcher avec l’eau qui court / Résidence 2024 – 2025
QUELQUES RÉSIDENCES DE SENSIBILISATION PASSÉES
2024 – 2025
—Florian Bour, collectif Calk, architecte et enseignant
« Mémoire Fantôme »
Collège Albert Camus et Accueil de loisirs Alphonse Daudet
Le projet s’inscrit dans une démarche artistique et pédagogique visant à inviter le jeune public à interroger leur rapport à l’architecture, au paysage et à la mémoire des lieux. En partant d’une exploration sensible et collective, le souhait est de stimuler l’imagination tout en valorisant les spécificités culturelles et patrimoniales du territoire. Ce projet s’articule autour d’une réflexion centrale simple, comment les récits du passé et les transformations contemporaines peuvent cohabiter dans la perception et l’usage des espaces ? L’architecture devient ici un outil d’expression, de transformation, mais aussi de transmission des mémoires.
Le projet est de créer une mosaïque d’images représentant la façade, l’intérieur et des détails de l’École nationale supérieure d’architecture, ancien sanatorium ayant connu différents usages au fil du temps. Découverte et immersion des lieux permettent d’imprégner les jeunes de l’atmosphère et de l’histoire de l’ancien sanatorium : recherche des traces du passé, empreintes sensibles. Puis s’opère une appropriation des lieux par la création avec un atelier écriture et imaginaire, et un atelier linogravure : créer des plaques de gomme gravées pour représenter des éléments du passé, du présent ou du futur du bâtiment. Chaque élève contribue avec sa plaque son empreinte ou son dessin à la grande mosaïque.
—Baptiste Cayrel, Oskar Rischewski, collectif Supercali, architectes
« Marcher avec l’eau qui court »
Collège Albert Camus et Accueil de loisirs Mercœur
Comment s’immerger dans un territoire sans eau ? Le projet se construit autour de cette prise de conscience de la Tiretaine (rivière de Clermont-Ferrand) et son rapport au territoire. Ce fil commun va se décliner en deux projets suivant les publics mobilisés.
Avec le collège, le projet se construit comme une enquête de terrain à visée écologique. Les collégien·nes sont invité·es à arpenter un environnement familier pour observer les conséquences de l’urbanisation et à en restituer les enjeux par des créations plastiques. Arpentage, cartographie collective et représentation graphique se matérialise avec la manipulation de la linogravure comme support d’expression.
Avec les enfants du centre de loisirs, le projet s’inscrit dans un univers narratif fictif : le Grand Débordement de la Tiretaine, une crue imaginaire s’étant produite un siècle plus tôt.
Ce récit est prétexte à développer une enquête à la découverte du territoire, illustrée de différentes productions personnelles et collectives. Manipulation de cartes de différentes époques pour appréhender la trajectoire de la Tiretaine au fil de l’urbanisation, arpentage et « manifestation de l’eau », photomontages du quartier enseveli par la crue, et création d’imaginaire avec la linogravure sont autant de temps qui viendront rythmer la semaine d’atelier avec les enfants.
L’exposition à l’ENSACF Linogravés, retour de médiation présente à la fois le processus de ces ateliers et les productions des élèves et des résidents.
2023 – 2024
—Charlotte Nemoz, architecte et paysagiste
« Correspondances patrimoniales »
École maternelle Alphonse Daudet et Accueil de loisirs Clermont Nord
Les Correspondances patrimoniales considèrent l’Habiter dans un sens plus large que la simple occupation d’un bâti par des humains. Elles établissent des rapports où se constitue un usage familier du monde, un « usage habitant ». Elles recherchent des formes d’accommodements de certains humains avec un milieu de vie, avec des autres qu’humains et vers lesquels il existe des égards. Dès lors, dans ce milieu habité, ces Correspondances patrimoniales créent une relation de proximité, un dialogue entre humains et vivants, et font passer des messages au fil du temps. C’est aux pieds des Côtes de Clermont-Ferrand que ces correspondances initient un lien avec des jeunes citoyens du quartier Croix de Neyrat, des arbres du parc de la Fraternité, le ruisseau du Cheval, les Puys du Var et de Chanturgue ainsi que les Archives Départementales. La marche, l’observation et la récolte d’éléments de paysage constituent les outils initiant la rencontre. La lecture de cartes historiques, les documents archivistiques, le dessin, la peinture entretiennent la relation.
Jeu de sept familles, cartes patrimoniales et écrits restituent les traces de cette relation impulsée par les Correspondances patrimoniales.
—Camilla Cardia & Laëtitia Sigogne, architectes et artistes
« Fabuler le territoire »
École primaire George Sand et les adolescents du Quartier des Vergnes
Fabuler le territoire est une étude collective de l’imaginaire attaché aux quartiers nord de Clermont-Ferrand. Par ce projet nous avons exploré les formes d’écoute et d’apprentissage du territoire ; les manières dont l’espace porte en lui l’inquiétant, le politique, l’intime et les façons dont nous pouvons interagir avec ces notions à travers un processus pédagogique. C’est avec l’outil photographique et les procédés argentiques que ces thématiques sont abordées au cours de la résidence. Ceux-ci nous offrent l’opportunité d’interroger les relations entre la représentation et la construction de l’espace : comment l’urbanité façonne l’imaginaire collectif ?
Ensemble, avec les élèves, le groupe d’adolescents et les étudiants de l’ENSA Clermont-Ferrand, nous avons donné forme à une miscellanea de représentations racontant l’évolution des quartiers au cours du temps, les expériences et les problématiques qui s’inscrivent dans nos relations avec l’espace.
La montagne ça ne grandit pas est le résultat de cette résidence, des images et des récits recueillis à l’abri des puys qui nous entourent.
2022 – 2023
—Florian Boutin, architecte et chorégraphe
« Territoires dansants, strates enfantines »
École maternelle Alphonse Daudet et Accueil de loisirs Jules Vallès
Le projet Territoires Dansants est un projet de territoire à grande échelle qui vise à questionner et interroger l’impact des espaces urbains sur nos corps humains. Ce travail de recherche s’articule autour de 3 axes : la balade, la cartographie et la danse.
La déclinaison Strates Enfantines // Clermont-Fd a pour objectif de cartographier le territoire à proximité de l’école et du centre d’accueil de loisirs des enfants afin de leur permettre de découvrir, d’explorer, de comprendre et de s’exprimer sur leur environnement proche. L’exploration de ce territoire par le biais de la danse permet de créer un nouveau regard sur la ville, le paysage et l’architecture que les enfants fréquentent chaque jour et ainsi de pouvoir en extraire une nouvelle lecture.
Cette approche corporelle et sensible des lieux, permet ensuite d’en créer une représentation unique nourrie de souvenirs, de sensations et de mouvements. La ville ainsi représentée par chaque enfant donne naissance à un puzzle cartographique permettant une lecture à différente échelle, tant individuelle que collective.
—Capucine Madelaine, architecte
« Arpenter pour documenter »
École primaire Romain Roland et Accueil de loisirs Mercœur
Arpenter, c’est-à-dire explorer ce qui fait la spécificité des quartiers de la Plaine et des Vergnes, à partir de leur mémoire vive : les habitants et leur vécu. Documenter, c’est-à-dire fabriquer par ce processus de nouveaux récits et ainsi dresser le portrait des lieux, en donnant la parole à ceux qui y vivent. Plus concrètement, les interventions auprès des jeunes publics sont articulées autour d’un protocole d’exploration visant à la création d’un atlas et d’une carte subjective des deux quartiers visés par le dispositif. Différentes activités ludiques sont proposées aux deux groupes d’enfants, alternant approche de terrain (jeu de piste, dessins d’observation, etc.) et exercices de mémoire et d’imagination (memory, dessins-puzzles, devinettes, etc.).
À la croisée entre démarche documentaire et exploration plastique, les participants sont ainsi invités à réfléchir aux liens personnels et intimes qu’ils entretiennent avec leur.s milieu.x de vie et à la manière dont ceux-ci se construisent collectivement, par le croisement de leurs expériences et de leurs perceptions. Témoignage de ce qui est là, du patrimoine individuel et collectif, ce plaidoyer poétique se revendique autant comme un éveil au monde qu’un outil de transformation.
2021 – 2022
—Anne-Sophie Gouyen, architecte
« Les trois Petits Maçons »
École primaire Romain Rolland et Accueil de loisirs Mercœur
Le projet « Les 3 petits maçons » réinterprète le conte traditionnel avec la construction écologique. Les enfants ont participé à divers ateliers de pratique et d’expérimentation autour des trois nouveaux matériaux du BTP : Bois, Terre, Paille. Les contes sont œuvres de transmission, consciente et inconsciente. On constate que les matériaux naturels évoquent, dans l’imaginaire collectif, des matériaux fragiles, et provoquent une certaine réticence. La fameuse histoire des Trois Petits Cochons est aussi à l’origine du culte du ciment et fait résonner dans l’imaginaire collectif de fausses vérités sur la construction écologique. Or, les différents scénarios d’épuisement des ressources nous invitent pourtant à imaginer l’utilisation d’autres matières, renouvelables plus rapidement et dans une logique moins extractiviste.
L’objectif de la résidence était de fabriquer collectivement une nouvelle histoire qui raconte une version moderne pour redonner ses lettres de noblesse à la construction avec des matériaux naturels, souvent méconnue, pour comprendre ce que construire implique.
—Alexandre Cheikh, architecte et Justine Dhouailly, comédienne
« Mission 0, 1, 2, 3, FÊTE »
École maternelle Alphonse Daudet et Accueil de loisirs Jules Vallès
« Mission 0, 1, 2, 3, FÊTE » a combiné les outils du théâtre et de l’architecture pour inviter les enfants à découvrir, habiter et transformer les espaces de leur quotidien avec leurs corps, leurs mots et leurs rêves.
Chaque matin, des messages sonores venus de l’autre bout de la galaxie interrogent les enfants sur les espaces de leur quotidien. Après avoir arpenté leur quartier et construit des structures en bois et tissus, ils ont invité leurs camarades ainsi que les passants à fêter leurs transformations en les guidant à travers « la maison de tous les animaux de la galaxie » ou « le diamant observatoire de la ville ».
2020 – 2021
—Violette Tournilhac, paysagiste, et Laura Pardini, artiste plasticienne
« Impressions : des cartes textiles sensibles »
École maternelle Philippe Arbos et Accueil de loisirs 6-12 ans Jules Ferry
L’ambition du projet est de dresser une carte d’identité sensible d’un territoire arpenté quotidiennement par les enfants : le quartier. Les résidentes ont travaillé en grand, sur des pans de tissu en coton de 2,70 m x 1,30 m. Pour fabriquer ces cartes, elles ont utilisé différentes techniques d’impressions sur tissu : martelage de feuilles fraîches, teinture végétale, cyanotype, linogravure et tampons.
À la découverte de techniques d’impression, rencontre avec une artiste et une paysagiste et découverte de leurs métiers, exploration et redécouverte de son quartier, travail en groupe, initiation à la cartographie, sensibilisation à l’architecture, à la ville et au paysage.
—Aline Caretti, architecte
« Refuges »
Étudiant·es de l’ENSACF
École primaire George Sand et Accueil de loisirs Edgar Quinet
« Refuge(s) » est un processus performatif de transformation de l’espace qui questionne nos modes d’habiter. Au sein des espaces partagés de l’école, existe-t-il des poches où de nouveaux imaginaires sont possibles ? Un espace de respiration, de jeu, un espace de création de fictions éphémères… En cadavre exquis, trois collectifs ont contribué à la fabrication d’une œuvre-à-jouer.
À l’ENSACF, les étudiant.es ont imaginé et produit des centaines de briques originales en terre crue. À l’accueil de loisirs, les enfants ont donné corps à des cabanes éphémères – supports de conception pour la cabane à construire. Enfin, dans le jardin de l’école Georges Sand, une semaine durant, les élèves armés de leurs créativités et d’une batterie d’outils de maçonnerie ont construit un navire en terre réinterprétant les desseins de leurs camarades du centre-ville.
Au-delà de l’objet architectural, cette expérience est une mise à l’épreuve de la matière terre crue et une tentative de faire collaborer des groupes distants autour d’une performance commune et émancipatrice.
La Villa Sabourin
Un accueil d’exception pour les résidences
La Villa Sabourin se situe dans l’enceinte de l’ENSACF. Ancienne maison du médecin-chef de l’hôpital sanatorium du même nom, la maison date des années 30. D’une surface de 150 m2, elle a été totalement rénovée en 2016 pour accueillir des résidences d’architectes.
Dans un esprit d’ouverture pluridisciplinaire sont également accueillis des photographes, des collectifs d’artistes mais aussi des cinéastes et scénaristes, dans le cadre du partenariat avec le Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand.
Avec la volonté de sensibiliser le jeune public, l’école travaille également avec les écoles primaires, et sur le temps périscolaire à travers un partenariat avec la Ville de Clermont-Ferrand et PIXEL(13), un collectif artistique qui développe depuis 1998 un projet global de sensibilisation à la ville, à l’architecture et aux territoires. La sensibilisation est en effet un enjeu majeur pour l’ENSACF et fait d’ailleurs l’objet d’un enseignement optionnel de Master 1.
