Les défis qui attendent les architectes, et donc nos futurs étudiants, sont considérables. L’épuisement des ressources, le nouveau régime climatique, l’effondrement de la biodiversité, le gaspillage et la dégradation des sols, l’effondrement de nombreuses petites centralités, les inégalités sociales criantes, les migrations sont autant de sujets qui impactent directement le secteur de la construction et de l’aménagement.
La crise sanitaire de la Covid-19 n’a fait que révéler les impasses auxquelles nous sommes confrontées. L’ENSACF a décidé de s’interroger encore plus sur cette crise globale pour mieux armer ses étudiants.
À la suite du philosophe Félix Guattari, à qui nous empruntons « ses » trois écologies, il nous a semblé que développer une sensibilité à l’écologie environnementale dans l’établissement était insuffisant.
Nous souhaitons tout autant mettre l’accent sur l’écologie sociale et sur l’écologie mentale. La première nous invite à mieux considérer notre rapport aux réalités économiques et sociales lesquelles nous parlent des liens entre les hommes au sein de chaque société dont ils participent, à différentes échelles (la famille, la communauté, l’école, le territoire, la planète). Elle nous interroge sur notre capacité à développer un esprit collaboratif. La deuxième questionne notre subjectivité, notre capacité à nous individuer dans le monde, à cultiver l’invention et l’altérité.
À l’avenir, nous souhaitons mieux incarner ces trois écologies. Nous souhaitons que nos étudiants soient davantage armés pour fabriquer des imaginaires stimulants et convoquer de nouveaux paradigmes pour construire le monde de demain. Cette volonté nous invite à affirmer encore plus notre projet d’établissement en bougeant les lignes sur notre territoire, très concrètement.
Nous assumons aussi qu’en tant qu’institution et pédagogues, nous n’avons pas toutes les réponses, loin de là.
Dans un monde devenu très incertain, nous sommes incapables d’objectiver ce qui se passe vraiment. Comme les étudiants, les enseignants-chercheurs sont des apprenants. Il s’agit d’explorer l’inconnu ensemble, d’imaginer collectivement les solutions de demain.